![]() |
![]() |
|
|||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Aimé Jacquet chantre de la "rigueur et du réalisme" PARIS, 30 mai (AFP) En accord une ligne de conduite tôt édictée, Aimé Jacquet, le patron des "Bleus", sort de ce stage préparatoire au Maroc avec une somme de certitudes sur léclectisme tactique et le potentiel technique de léquipe de France à laquelle il instille un message où rigueur et réalisme vont de pair. Question : Quel bilan dressez-vous de ce stage au Maroc ?
Réponse : "On revient la tête pleine de bonnes choses, sans le moindre pépin physique. Quoique différentes, ces deux rencontres nous ont permis de bien nous situer dans notre jeu, de jauger la forme individuelle de chacun. La lassitude des joueurs commence à se diluer. Le groupe est prêt pour la compétition" .
Q : Au travers des enseignements de ces deux rencontres, léquipe appelée à affronter lAfrique du Sud, le 12 juin à Marseille se dessine-t-elle avec netteté dans votre esprit ?
R : "Je lai en tête. On na pas été insensibles à certaines prestations, même si je nai pas appris grand chose. Ma stratégie dans lapproche de ces matches de préparation sen est toutefois trouvée modifiée. Il mest apparu logique dimpliquer tout le monde. Sur le plan collectif, il est légitime de parler de réussite".
Q : En disséquant ces deux matches, les éléments positifs prévalent-ils ?
R : "Notre ligne directrice est respectée. Au regard de la progression du groupe, on sent naître une ambition, avec des joueurs complices, extrêmement concernés, acceptant la concurrence. Cette équipe se prépare à jouer longtemps ensemble. Sur le plan du jeu, tout na pas été parfait."
Q : Comme contre la Norvège en février (3-3), on a déploré face au Maroc un inhabituel laxisme défensif.
R : "Cest différent. Pour la première fois, face aux Norvégiens, ma charnière centrale (NDLR: Blanc-Desailly) avait été battue dans le jeu aérien. Devant les Marocains, on a fait des cadeaux " .
Q : Lexpérience des deux hommes de couloirs sera-t-elle reconduite ?
R : "Jai bien aimé cette formule. Déjà usitée, elle est susceptible de nous offrir des solutions très intéressantes. Il est loisible dimaginer sa reconduction pour lune des rencontres du Mondial. Aucune réticence ne subsiste" .
Q : Que peut-on attendre de lultime répétition face à la Finlande, le 5 juin à Helsinki ?
R : "Ce match servira à ajuster les ultimes réglages. Chaque joueur devra simpliquer dans son poste et son expression. Je ne sais pas si léquipe alignée à Helsinki sera identique à celle désignée contre lAfrique du Sud. Je le répète, ce Tournoi Hassan II a apporté un nouvel éclairage sur le comportement de certains joueurs ".
Q : Il persiste un flou artistique sur la formule offensive optimale et plus particulièrement sur lidentité de lavant-centre ?
R : "Je sais qui sera désigné le 12 juin. Mais il nest pas utile de focaliser sur ce problème. Ce poste est très stressant, voire usant. On possède des garçons avec des expressions et des tempéraments différents. On pourrait procéder au coup par coup ".
Q : Christophe Dugarry, dont la sélection a suscité bien des controverses, a marqué des points, comme pivot ou plus en pointe.
R : "Je connais bien Christophe. Il est sur le bon chemin, mais ça ne suffit pas. Peu importe sil évolue en pointe ou dans un rôle plus tourbillonnant. Seul devant, il ne ma pas déçu contre le Maroc. Il nous avait déjà livré un éventail de ses possibilités devant lAngleterre, lors du tournoi de France. Avec sa présence athlétique, son timing, il peut encore mieux faire. Il est un peu juste physiquement ".
Q : Cette absence de fluidité dans le jeu, déjà stigmatisée depuis de longs mois, ne sest pas estompée lors du Tournoi Hassan II.
R : "La beauté des yeux nest pas forcément la plus productive pour léquipe de France. Bien jouer au football, ça veut dire quoi ? Au Mondial, il faudra aller très vite. Il en découlera une inévitable déperdition. Cest indispensable pour suprendre. Avec les orientations du football moderne, à prédominance athlétique, le jeu à la Française a vécu ".
© - AFP - 1998