Ecosse: un deuxième tour suffira à son bonheur
LONDRES, 18 mai (AFP)
Habituée des grands rendez-vous européens ou mondiaux, lEcosse nest jamais parvenue à franchir le premier tour dune compétition majeure, et il lui sera encore difficile de se débarrasser de cette fâcheuse habitude en France. La malédiction dure depuis 44 ans. Sept fois qualifiés (1954, 1958, 1974, 1978, 1982, 1986, 1990) pour la phase finale dune Coupe du monde, les Ecossais ont toujours chuté sur ce premier obstacle. Le hasard du tirage au sort les a cette fois placés dans le groupe du champion du monde en titre, avec pour commencer un honneur dont ils se seraient sans doute passé : débuter contre les Brésiliens. A désespérer...

Et pourtant, lEcosse a compté quelques formations de talent, comme celle de 1978 qui, avec Kenny Dalglish, Joe Jordan et Graeme Souness dans ses rangs, avait été désignée par beaucoup comme un outsider potentiel. Mais fidèle à sa réputation dinconstance, cette équipe quitta le Mondial argentin après avoir perdu contre le Pérou (3-1), fait match nul avec lIran (1-1), mais battu les Pays-Bas (3-2), futur finaliste de cette édition.

Lors de lEuro-96, cest un but du Néerlandais Patrick Kluivert, marqué dans les dernières minutes contre lAngleterre (1-4), qui écarta lEcosse de la course aux quarts de finale. Cette place au sein du gotha du Vieux Continent, sans doute un peu flatteuse, naurait pas été non plus complètement usurpée.

Problèmes offensifs

Depuis, la sélection dirigée par le jovial Craig Brown na guère évolué et, lors des éliminatoires, elle a démontré quelle possédait un collectif bien organisé et des bases solides sur le plan défensif, avec trois buts encaissés seulement en dix rencontres dans un groupe où lAutriche et la Suède faisaient figure de favoris. Si elle peut présenter une ossature très convenable avec Andy Goram ou Jim Leighton dans les buts, les robustes Colin Hendry et Colin Calderwood en défense centrale, John Collins et Paul Lambert au milieu et le petit Kevin Gallacher en attaque, le problème essentiel de lEcosse est quelle ne marque pas. Et son animation offensive sest appauvrie après le forfait de Gary McAllister, son seul vrai meneur de jeu.

"Pourtant, malgré la difficulté de notre groupe, je suis plus optimiste quavant lEuro-96" , assure Craig Brown. "Des joueurs comme Hendry, Collins, Gallacher, sont bien meilleurs quil y a deux ans. Dautres, comme Billy McKinlay, Christian Dailly et Jackie McNamara, commencent à émerger" .

Alors, la Tartan Army doit-elle dores et déjà réserver ses billets de retour pour le 23 juin au soir, ou peut-elle espérer rester jusquen juillet?