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France - Zidane : "Vivement vendredi" CLAIREFONTAINE (Yvelines), 9 juin (AFP) Naguère taxé dindolence, Zinedine Zidane, larchitecte des Bleus, a assimilé une culture de compétiteur en Italie, synonyme dune ambition décuplée à laube dune Coupe du monde censée le hisser au firmament de la hiérarchie mondiale. Rasséréné sur son intégrité physique, Zidane sest apprêté pour ses retrouvailles avec Marseille, son berceau footballistique, vendredi face à lAfrique du Sud. Comme ses partenaires, ce formidable talent, qui a su apurer son football dans le sens dune plus grande efficacité, ne revendique aucun vécu en Coupe du monde. Loin de leffrayer, cette inexpérience sefface au profit dune confiance déclinée sans état dâme. "Je ne vois pas comment on ne réaliserait pas quelque chose dextraordinaire. Jen veux pour preuve la qualité individuelle des joueurs, leur aura internationale. La compétition va nous libérer", analyse-t-il. Les vicissitudes finlandaises séloignent et il ne sémeut guère dune animation offensive encore en jachère. Au Vélodrome, où le public aura pour lui les yeux de Chimène, il annonce la couleur. "Tout est réuni pour faire de ce match une grande réussite. Les supporteurs vont nous transcender. Il nexiste aucune autre alternative". "Yazid", son surnom, lenfant de la Cité Castellane, dans les quartiers nord de Marseille, a imprimé dans sa mémoire la mémorable demi-finale de lEuro 1984 contre le Portugal (3-2 a.p.). Ce morceau danthologie coïncidait avec son 12e anniversaire. "Je rêve de vivre de tels moments. Le Mondial génère lenvie, la passion. On sera prêts".
"Jai soif de victoires"
Le préambule face aux "Bafana Bafana", il la déjà vécu, intériorisé. "Peu importe, le score. A ce niveau, seul compte le résultat. Jai soif de victoires". Sa réputation est étayée en Europe. Son influence sur le jeu lui vaudra, revers de la médaille, lattention particulière de ses adversaires. Ce traitement de défaveur lirrite, mais il relève le gant. Le Calcio la affermi. "Tous les dimanche, jy ai droit avec la Juventus. A moi de me dépêtrer de ce marquage, dêtre fort". A lEuro-96, Zidane, mal remis dun accident de la route, avait soufflé le chaud et le froid. "Je suis passé au travers de la demi-finale. Parler déchec est exagéré", précise-t-il. Pas revanchard, il aspire à un mondial en majuscules. "Jai conscience de lattente des gens, mais je ne suis pas un patron. Un joueur ne gagnera pas à lui tout seul la Coupe du monde. Le groupe primera toujours", insiste-t-il. Zidane force un peu sa nature pour conférer plus de contenance à son discours. Il na jamais été lhomme des grandes tirades. Dans la coulisse, son influence est inversement proportionnelle à celle du terrain. "Deschamps est un leader. Je me contente dapporter mon écot", soutient-il avec une modestie confondante. Il redeviendra un décideur, vendredi à 21h00, pour, si possible, insuffler un élan à léquipe de France et soumettre ensuite le monde à sa sujétion.
© - AFP - 1998