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Jamaïque : gagner ou fêter, il faut choisir
ARC-EN-BARROIS (Haute-Marne), 9 juin (AFP)
"Nous travaillons très sérieusement, nous ne sommes pas là pour plaisanter ni faire la fête". Le milieu de terrain Fitzroy Simpson donne le ton: la Jamaïque nest pas venue en France pour faire de la figuration. On les attendait pour faire la fête, on pensait quils apporteraient une touche de fraîcheur. Il nen est rien. "Nous avons quelque chose à prouver au reste du monde", affirme au contraire le capitaine Warren Barrett à quelques jours du début de la compétition. "Nous ne sommes pas ici en touristes", confirme Simpson lorsquon lui demande sil ne regrette pas de ne pas avoir loccasion de sortir de lenceinte du Chateau dArc-en-Barrois, où les Reggae Boyz ont élu domicile jusquau 25 juin.

Le sélectionneur brésilien René Simoes entend, en effet, mener ses troupes en ordre de bataille et dans la plus grande discipline. Ainsi, en dehors des entraînements, interdiction de sortir du chateau dArc. "Cest une question de sécurité", assure Barrett pour expliquer à sa façon lisolement des Reggae Boyz.

Tandis que dautres équipes ne craignent pas le contact avec la population dans des grandes villes, comme à Bordeaux où la sélection chilienne (groupe B) na pas hésité à se promener dans les rues du centre-ville, les Jamaïcains semblent craindre les 870 habitants dArc-en-Barrois, un village à une vingtaine de kilomètres de Chaumont. "Il est normal que nous soyions préoccupés par les questions de sécurité", ajoute Barrett comme pour se convaincre lui-même.

"Premier match crucial" 

Concernant le jeu, les commentaires sont plus vraisemblables. "Mentalement et physiquement, nous nous sommes préparés à fond, nous ne nous sommes jamais autant entraînés", prévient Simpson, selon qui la Jamaïque sera "léquipe la mieux préparée du Mondial". Sur le plan collectif, le capitaine et gardien jamaïcain, sans trahir sa confiance dans les possibilités de son équipe, estime quil y a "toujours moyen de saméliorer".

En attendant, aucune raison de sen faire. "Nous ne craignons aucune nation, mais nous respectons toutes les équipes", assure Simpson. "Le Brésil ne nous a pas respectés en février (NDLR : la Seleçao navait battu la Jamaïque que 1 à 0 (but de Romario, 77e) pour la troisième place de la Gold Cup), maintenant il a changé davis", rappelle-t-il. Dimanche, les Reggae Boyz plongeront dans le grand bain en affrontant la Croatie à Lens. "Dans un long tournoi, le premier match est toujours crucial", explique Barrett selon qui quatre points dans une poule de quatre équipes "garantit la deuxième place (qualificative) dans 90% des cas". Une victoire et ses trois points dès dimanche serait donc du meilleur effet sur la confiance des hommes de Simoes. Des pronostics? Simpson résume à sa manière : "Nous allons étonner, voire choquer, mais nous ne nous choquerons pas nous-mêmes, nous savons de quoi nous sommes capables".

 

© - AFP - 1998