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LArgentine, à cent lieues du show brésilien LETRAT (Loire), 4 juin (AFP) LArgentine de Daniel Passarella veut résolument tirer un trait sur le passé médiatique de lère Maradona. Le "kaiser" argentin maintient en France ses consignes de "professionnalisme, sérieux, humilité et sacrifice", plaçant lun des favoris du Mondial à lopposé du show médiatique orchestré par son grand rival brésilien. En isolement total au coeur dun complexe sportif en pleine campagne près de Saint-Etienne, retranchés derrière 1,2 km de hautes bâches, les 22 Argentins sont étroitement surveillés par lélite de la gendarmerie française et par un entraîneur intransigeant qui leur impose la discrétion la plus absolue.
Ils sont arrivés mardi soir à lEtrat (Loire), village huppé de 2500 habitants de la banlieue stéphanoise.
En dehors dune conférence de presse mercredi soir, joueurs et entraîneur étaient invisibles pour les 150 à 200 journalistes sud-américains qui rivalisent de subtilités pour tenter de filmer ou photographier.
Le Centre de formation aux métiers du sport, seul complexe sportif intégré de France, doù une sélection naura jamais besoin de sortir, constitue un cirque entouré de collines sur lesquelles sont perchées de magnifiques résidences, dont les propriétaires se frottent les mains. Leurs balcons ou terrasses leur ont été loués par les télés argentines 15 à 20.000 francs pour les six semaines pendant lesquelles la sélection restera à lEtrat si elle va en finale.
Camp retranché
Il y a deux semaines, ces Stratiens ne faisaient pas mystère de leurs tractations. La propriétaire dun beau domaine se vantait davoir "trouvé un accord à 15.000 francs", après en avoir demandé 24.000 aux représentants de Canal 2. Aujourdhui -crainte du fisc ?-, portes et bouches restent closes. Mais les objectifs de caméras fleurissent sur les balcons à la moindre sortie des "ciel et blanc". Au Centre, scrupuleusement arpenté par gendarmes en tenue et neuf permanents en civil de lescadron délite des parachutistes de la gendarmerie-, on a été obligé, sur demande de Passarella, dajouter, au 1,2 km de bâches vertes hautes de 2,50 m qui ne suffisent plus, un modèle de 3,50 m autour du terrain le plus retranché. Le maire de la commune, Yves Moran, prend ce "black-out" avec philosophie : "On ne sait rien de leur programme, on ne peut pas les approcher".
Personne ne connaît les dates dentraînements publics, que le CFO impose à raison de deux avant chaque rencontre. Mercredi soir, en choeur derrière leur entraîneur, harcelé par les questions des journalistes argentins, les 22 sélectionnés répétaient en leitmotiv quils étaient venus pour gagner le Mondial et que tout serait mis en oeuvre pour quils le fassent dans la plus grande quiétude.
© - AFP - 1998